Preljo à moto
Par palpatine le dimanche 28 mars 2010, 11:24 - ... et les arts - Lien permanent
Il ne faut pas bouddher son plaisir, mais ce "Siddharta" de Preljocaj est tout de même étrange, et je me surprends à penser que si ce n'était pas signé de celui qui côté face/grand public animait tant le coeur des jeunes filles (tandis que côté pile/Théâtre de la Ville, il n'a jamais rien caché d'à quel point il peut être space), la salle ne serait certainement pas si pleine. Parce qu'avec ma souris grise (moi aussi, j'étais gris ; la dernière fois, on était rouge Garnier ; et sans se consulter à chaque fois : un cosmos mystique nous unit vestimentairement), on a dû se taper une galerie tout tout en haut de Bastille, au milieu certes, mais de quoi se plier en deux tout le long, pour voir des danseurs de trois centimètres (heureusement que le jumelles de l'opéra sont bien calibrées).
Il faut dire aussi que pour la troisième représentation de cette création, le couple Nicolas Le Riche/Aurélie Dupont était au programme. Et comme c'était un samedi, un effet province a dû se faire sentir aussi. La musique contemporaine de Bruno Mantovani n'aura jamais eu autant de spectateurs, je pense -- une guitare électrique à l'orchestre, ce n'est pas tous les jours non plus. Susanna Mälkki à la baguette. Mais revenons-en à notre ballet obscur (sur la forme et le fond).
Ça commence à moto ; ou plutôt à motards (à pieds). Tout de noir vêtus, casque sur la tête. Apparemment, c'est l'incarnation des "forces de Mâra, dieu de la mort, de l'illusion et de la tentation" ; Denys sera certainement ravi de l'apprendre. Le programme est manifestement (Mimy est bobo, elle veut son programme, même quand les photos d'Anne Deniau ne peuvent être encore éditées dedans -- faudra attendre la reprise dans deux ans, à n'en pas douter) peu bavard sur ce sujet. Il l'est sur d'autres, et c'est juste interloquant (le dramaturge Eric Reinhardt possède à ce propos un bon débit de nawak) : on lira ça chez elle.
Nicolas, enfin, pré-Buddha, suit les traces de Keanu Reeves, mais tout à fait (les ascètes sont ainsi des bonshommes noirs à lances qui font du bruit -- allusion à une canne ? -- : bon, le programme nous dit aussi que c'est pas très grave, faut juste saisir l'idée générale, tu vois ?), il cherche surtout l'éveil : Aurélie Dupont mode wili (Sylphide ou Bayadère, aussi, bref du classique), dans de grands voiles blancs ; mais ça lui échappe tout le temps. Dommage, parce que ce n'est pas la moitié d'un bouddhin.
Après avoir quitté sa femme, ce qui est très bête car c'est la ravissante et très baisable Alice Renavand (d'ailleurs il la baise un peu, le bougre, et zouh l'adieu du tableau VI), il part sur les chemins avec son cousin compagnon le Stéphane Bullion ; ensemble, il se tapent deux putes, Christelle Granier et Séverine Westermann, sur un châssis de camion ("belle comme un camion" ? On cherche toujours). Il aurait plutôt dû se faire Sujata, parce que Muriel Zusperreguy, elle est vachement belle (et elle danse vachement bien, pour ce qui intéresse Mimy). J'oublie le papa Roi, dans tout ça : Wilfried Romoli (étoile invitée), mode cheveux gris très ras, il n'y fait pas énormément de choses en fait.
Au bout d'une heure quarante, on a enfin eu droit à notre duo Le Riche/Dupont (Bouddhiou il était temps), et tout se finit bien, l'éveil et ses messagères éveillées (donc voilées de blanc tout pareil) ayant même vaincu les motards noirs. De quoi se réjouir. Les critiques sont mitigées : de même.
Commentaires
Tu as compris le truc de la maison suspendue qui tourne ?
À la toute fin ? Avec notre angle de vue, on n'y voyait qu'un (gros) bout. Heu, non pas du tout, donc... :p
J'assume le côté bobo, j'adore les programmes de l'Opéra (alignement très joli, d'ailleurs, dans la bibliothèque déjà saturée). Puis, outre qu'Anne n'a pas le monopole des belles photos, il y a de la lecture. Certes, le choix des textes n'est pas toujours renouvelé (copié-collé de la précédente série de la Dame aux camélias, par exemple), mais leur approche est généralement pertinente, assez différente de ce qu'on peut trouver dans les bouquins de danse qui en reviennent toujours plus ou moins à une vision historique. Anyway, Siddharta était une création (donc pas de redites) et Preljocaj, pour ce que j'en avais déjà lu, a le verbe intelligent (peut-être space, comme savent l'être ses gestes, mais intelligent).
Qu'est-ce que tu me chantes, en plus ? Les photos SONT d'Anne D. Photos de répétition, pour la plupart, bien sûr, mais aussi du spectacle proprement dit (même si celle de la couverture n'est pas ma préférée).
Ouaaais, j'voulais parler des photos du spectacleeeuh !
Pour avoir vu Prejlo pour de vrai grâce à l'AROP, je confirme qu'il a des choses à raconter (et qui veulent dire des choses) (souvent).
Bon, il est où ton compte-rendu, hein, au lieu de commenter ? :p
J'ai avancé mon mémoire à la place. Tu veux lire un petit laïus sur le personnage d'auteur de Kundera ? Je t'offre l'aspirine avec (enfin ce sera du doliprane, parce que je suis allergique à l'autre). Et même le bouquin, tiens. Mais je suis d'humeur magnanime, j'attendrai que tu aies fini Montesquieu.
La photographie de couverture, par exemple, n'est pas exactement une photographie du spectacle (en vrai, Siddharta n'avait pas de maquillage doré, me sembla-t-il).
Sinon, je suppose que vous connaissez déjà : <URL: http://www.annedeniau-fromztoa.com/... >.
Et la musique ? Tu l'as trouvée comment ?
@Mimy: j'ai commencé, mais c'était l'heure de manger ; je pense que tu m'excuseras donc ;)
@Joël: ah ! On s'est fait la même remarque avec Mimy !
@Papageno: bein je ne crois pas que ce soit le meilleur Mantovani que j'aie entendu, mais une deuxième écoute s'impose, d'autant que la guitare électrique, c'est tout de même perturbant...
(miiiince, j'ai oublié de parler de l'éclairage foireux qui à la fin, lors de l'illumination/éveil, a dessiné un énorme pénis sur la scène...)
Ravi, en effet. Un peu surpris qu'un poncif autant repassé frappe encore. Malheureusement pour lui, Angelin n'a pas été à l'école de Jean Babilée : http://www.club-scootergt.com/cuvee...
Je confirme, en vrai il n'y avait pas de doré... ;-) Je vous trouve un peu... critique ;-) , et un peu en-dessous de la ceinture aussi ; je ne sais pas si je suis d'humeur chagrine, mais même si c'est sensuel - furieusement, parfois, et ça me plaît - je trouve vos mots un peu irrespectueux pour les danseurs. Voilà, c'est dit, ne m'en voulez pas... ;-) Quant à cette production, je trouve pour ma part, comme l'a écrit un British, que c'est : "an imperfect piece with perfect moments." Les motards, why not ? Les camionneurs, ça m'ennuie (pourtant j'adore ce camion) c'est trop ou trop peu, je ne sais pas... c'est vide. Ensembles : de beaux moments, des moments longs. Nicolas en pleine forme, au sommet de son art, brillantissime... quelle précision, quelle maturité, dans chaque geste... Quant à Aurélie, d'une grâce absolue. Non. L'incarnation de la grâce; plus loin, beaucoup plus loin que "la danse"...l'éveil, oui, ça lui va bien. & Alice, j'adore toujours, ici comme ailleurs... Et le tandem Le Riche-Bullion fonctionne superbement, ce sont parmi mes instants préférés, les 2 duos des deux garçons...Purs bonheurs. Voilà, ça fait pas mal de OUI, même s'il y a des "mais..." A très vite Dear ;-)
J'ajoute : oui, Zusperreguy, très belle.. Souvent beaucoup de plaisir à la voir en scène ; très habitée aussi ici. Et Romoli, assez peu présent en durée, c'est vrai, mais toujours un vrai charisme... Voilà je crois que cette fois c'est bon j'ai fait le tour. Je pourrais vous dire que les lumières sont un cauchemar de photographe, mais quelle importance ? je les trouve somptueuses... Après à chacun de faire son job, le mieux possible... On ne va quand même pas faire les lumières d'une oeuvre pour les photographes ! ;-)
Moi, en dessous de la ceinture ? Alors que c'est Preljo qui s'amuse à mettre en scène le Kama Sutra ? Oh, scandale ! (d'ailleurs, j'ai trouvé une explication pour le semi-remorque : "belle comme un camion")
(il est vrai que je suis injuste envers les danseurs, mais que voulez-vous, je leur préfère largement les danseuses !)
Bon, je vais enfoncer le clou, si je puis dire : quand je dis "irrespectueux envers les danseurs" je pense danseurs/euses. (vous le savez, d'ailleurs...) Relisez votre avant-dernier paragraphe, on dirait que vous résumez... un film porno ? ;-) Vous êtes bien trop malin pour faire porter le chapeau à Preljocaj, tss tss... Un peu facile, non ? Des allusions (!) sensuelles/sexuelles, il y en a à la pelle chez Mats Ek, chez Roland Petit, chez Pina Bausch, et chez quelques dizaines d'autres, au moins... Je trouve simplement votre commentaire 1/limite insultant pour les artistes (bis repetita) et 2/ peu représentatif de l'oeuvre dansée. Maintenant vous êtes chez vous et vous écrivez comme vous l'entendez, on est d'accord ; je me demande simplement si vous réalisez ? Après... si vous voulez faire de la chronique à la Reiser plutôt que du compte-rendu de spectacle, c'est votre choix, on est toujours d'accord. Mais alors, assumez... ;-) PS : "belle comme un camion", ça vous plaît dîtes-moi... et de 2 ! ;-))
Ah ouais, merde, je radote, ça prouve bien que je ne sais pas ce que j'écris... :)
Bon, à part une faute d'orthographe ultra-immonde, je ne trouve rien de choquant : je note, déniaiser Anne en l'emmenant voir un vrai porno... :D
(on avait tout de même compris que c'est pour de faux, que Nicolas teste le Kama Sutra avec Alice ? Il est vrai en revanche que les deux putes étaient peut-être juste des filles faciles, le politiquement correct du programme est très flou à ce sujet : dans tous les cas, c'est toujours un compliment)
;-)))