informatique, évolution
Par palpatine le dimanche 29 mai 2011, 15:01 - les sciences... - Lien permanent
Cette histoire de l'intranet des Mines-Télécom hébergé sur des services Google me rappelle la connerie faite sur un projet important où les différents acteurs se retrouvaient sur Google Wave. Je trouvais d'une bêtise assez immense, et j'avais bien ri lorsque le service avait été arrêté : tout avait dû être rapatrié en urgence...
On pourrait croire que l'informatique est de type haute-techno-à-la-pointe-du-progrès. Toujours est-il qu'il n'y a plus aucune évolution des concepts depuis une bonne dizaine d'années. Les logiciels recoupent les mêmes thématiques (un traitement de texte est toujours un traitement de texte, un tableur un tableur, etc.), on en a fait le tour. Les infrastructures restent les mêmes, et le "cloud computing" est juste du renommage avec un coup de peinture. Quant aux business models, le patron m'assure que le futur est le paiement à l'usage : ça s'appelle un contrat de louage, ou des royalties, rien de nouveau non plus...
On en arrive à un tel point que la nouveau truc hype dans lequel on investit, c'est le javascript côté server. Bon, ça a été inventé en 96, mais surtout : le langage est d'une nullité affligeante, et le but recherché est double, à la fois pouvoir faire programmer un débile léger bac+2 à la place d'un vrai ingénieur (near-shore à domicile, j'appelle ça), et vendre aux clients niais les mêmes prestas pour refondre une énième fois leurs infras sur une techno différente (vous avez bouffé du java ? Vous adorerez le javascript).
Les "services en lignes" sont exactement de ce type-là : les Google Apps présentent des fonctionnalités extrêmement pauvres ("épuré", en terme commercial), et nécessitent d'être tout le temps connecté (avec les aléas que cela comporte). Quand on sait la misère que c'est de faire migrer des solutions proprios vers des solutions libres, avec comme excuses la perte de fonctionnalités (lorsque ça concerne OOo, principalement), c'est juste à pleurer.
Définitivement, l'informatique est morte : plus aucune innovation, on ne sait plus quoi inventer. Le métier va évoluer vers de la manutention, et les types comme moi qui n'auront pas fui deviendront ce que les tailleurs sont au prêt-à-porter chinois : des exécutants de luxe de sur-mesure qui tient dans le temps.
Commentaires
Intéressant billet, j'espère n'être pas aussi pessimiste que toi (mais je comprends le tien).
T'as encore une vingtaine d'année à tenir. Moi je fuis, je vois mal comment ça pourra tenir 40 ans ! >_<"
Ta vision est un peu trop négative car si certaines tendances dont tu parles existent, il reste qu'on a vu des innovations ces dernières années, au moins dans l'utilisation qui en est faite.
La plupart des choses accessibles à distance (Google Docs, malgré ses limitations), les mashup Google Maps, l'utilisation des mobiles, c'est quand même pas mal. Avant même HTML5, même si on a besoin d'un navigateur récent, on arrive à faire des applis pas mal.
Tu n'es pas dans le meilleur type de société (une SSII) pour être optimiste. Il reste des sociétés non-SSII qui savent mettre des moyens corrects pour leur informatique et qui font un boulot tout à fait honnête.
Je suis dans une société la mieux placée pour créer de la valeur ajouter, justement. On aurait pu changer les usages vers le logiciel libre : l'évolution ne se fait pas, par pur conservatisme/inertie. On réinvente de l'informatique portable, mais avant toute chose, il s'agit d'avancée matérielle, pas vraiment logicielles. De ce côté, il n'y aucun nouveau concept : HTML5 est seulement là pour remplacer flash ! (et à la fin, on se retrouve avec des boîtes de texte, des boutons, etc : rien de nouveau intrinsèquement, on a bel et bien fait le tour de la question)